I. Kwashiorkor
a) Introduction :
Le Kwashiorkor , qui signifie « enfant rouge » , est une forme de malnutrition aiguë qui touche principalement les enfants âgé de 18 mois à trois ans, à l'arrivée d'un second enfant. Il survient lorsqu'il est brutalement sevré et contrairement au lait maternel, riche en protéine, il n'en a pas suffisamment dans sa nouvelle alimentation.
On estime que de par le monde 20 millions d’enfants de moins de 5 ans sont atteints de malnutrition aiguë sous forme de kwashiokor ou de marasme. On parle de malnutrition aiguë parce que celle-ci se démasque de façon brutale et entraîne des complications graves souvent mortelles en l’absence d’une prise en charge appropriée. Il s’agit surtout d’enfants âgés de 1 an (après le sevrage) à 5 ans.
b) Les signes du kwashiorkor :
Les symptômes précoces sont très généraux. L’anémie (diminution de la concentration en hémoglobine intra-érythrocytaire entraînant un mauvais transport du dioxygène par le sang), l’apathie (état de fatigue physique ou intellectuelle profond ), la fatigue (sensation d’affaiblissement physique ou psychique), l’irritabilité (trouble de l'humeur chronique impliquant un spectre dépressif), ou bien encore léthargie (forme de vie ralentie) en font partis.
Si la carence persiste, on constate une hypoprotéinémie (diminution des protéines sanguines) et de nombreux troubles surviennent alors ; une croissance retardée ou arrêté, un amaigrissement, un œdème de l’abdomen, une atteinte des cheveux et de la peau, des troubles digestifs (diarrhée, gastro-entérites, une atteinte du foie (hépatomégalie), une atteinte de la fonction rénale ou encore des troubles mentaux.
Et comme si ce n’était pas assez, à un état avancé, les fonctions vitales sont atteintes, ce qui entraîne un état de choc, le coma et la mort, mais heureusement ce taux diminue chaque année.
c) Les facteurs :
La prévalence de la maladie dépend de plusieurs facteurs : tout d'abord l'accès à l'eau potable car l’eau polluée véhicule des bactéries, des parasites et des virus, ce qui peut attaquer l'organisme de enfant affaibli . Autre facteur, l'efficacité de l'agriculture et la fréquence des catastrophes naturelles (inondation, sécheresse ... ); ainsi que le poids des coutumes car les femmes africaines ont entre 8 et 10 enfants et comme, dans certaines ethnies, elles doivent arrêter d’allaiter après la conception d'un nouvel enfant, il y a un sevrage précoce qui peut entraîner un kwashiorkor et parfois, afin que les enfants n'y prennent goût, on leur interdit de manger des œufs ou de la viande. Et enfin le niveau de vie car la pauvreté et le prix élevé des protéines animales entraînent de mauvaises pratiques alimentaires.
Afin d'éviter des problèmes, l’organisme doit être réadapté avec de rations petites mais fréquentes, données toutes les deux à quatre heures. Durant une semaine, l'alimentation, hyperglucidique, est progressivement enrichie en protéines ainsi qu'en éléments essentiels : lait sucré avec sels minéraux et vitamines. Le régime peut comporter des lactases — pour que les enfants ayant développé une intolérance au lactose puissent ingérer des produits laitiers — et des antibiotiques — pour compenser l'immunodéficience. Après deux à trois semaines, le lait est remplacé par des bouillies de céréales enrichies en minéraux et vitamines, jusqu'à ce que samasse atteigne au moins 80 % de la masse normale. La nourriture traditionnelle peut alors être réintroduite. L’enfant est considéré guéri lorsque sa masse atteint 85 % de la normale.
e) Prévention :
L’éducation et l’alphabétisation peuvent éviter le kwashiorkor.
En effet, une alphabétisation des filles (diffusion d'informations sur les moyens de lutte... ), une éducation des parents (connaissance des besoins alimentaires des enfants en fonction de l'âge ; contrôle des naissances afin de différer les maternités et, ainsi, d'éviter un sevrage trop rapide.) et une surveillance (la pesée régulière de l’enfant permet de juger de la normalité de sa masse et de sa croissance. Un périmètre brachial (circonférence du brasmesurée sous l’épaule) nettement inférieur à 13 cm, signe la maladie).